Incendie de Marseille : enfin une enquête parlementaire sur les défaillances ?
Cinq mois après le dramatique incendie qui a ravagé 750 hectares dans le nord de Marseille, deux députés socialistes des Bouches-du-Rhône exigent enfin des comptes. Marc Pena et Laurent Lhardit demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire sur cette catastrophe du 8 juillet dernier.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 875 pompiers mobilisés, 49 maisons détruites, des dizaines de familles sinistrées. Un bilan qui aurait pu être bien plus lourd sans l'héroïsme de nos soldats du feu. Mais les questions demeurent sur la gestion de cette crise par les autorités.
Des sinistrés en colère, des réponses qui tardent
Comme souvent dans ce type de catastrophe, la colère des victimes a succédé au choc initial. Des plaintes individuelles ont été déposées, un collectif s'est constitué en août pour obtenir les documents officiels sur cette journée tragique. Parti d'une simple voiture en flammes sur le bord de l'autoroute, l'incendie s'est propagé avec une rapidité foudroyante.
L'ex-préfet Georges-François Leclerc, aujourd'hui propulsé à l'Élysée dans le cabinet Macron, était alors aux commandes. Il avait déclaré "assumer" toutes les décisions prises, arguant que "le pire a été évité". Une défense qui n'a pas convaincu tous les sinistrés.
Une enquête nécessaire pour l'avenir
"On veut évaluer véritablement ce qu'il s'est passé", explique Marc Pena, député de la circonscription comprenant les Pennes-Mirabeau. "On ne préjuge rien mais on veut savoir comment et pourquoi."
Cette commission d'enquête, si elle voit le jour, pourra auditionner tous les acteurs : l'ex-préfet Leclerc, les habitants, les élus locaux et les services de secours. Coordination de la chaîne de commandement, prévention des risques, information de la population, tout sera passé au crible.
L'objectif dépasse le simple cas marseillais. Face au réchauffement climatique et à la multiplication des incendies, nos territoires doivent se préparer. "Ces événements extraordinaires vont devenir ordinaires", souligne justement Marc Pena. Le Var, le Gard, l'Aude ont également été frappés ces derniers mois.
La création de cette commission dépend désormais du calendrier parlementaire. Les députés espèrent aboutir avant le premier anniversaire de la catastrophe.